Québec, la Saskatchewan, deux Jacques et deux livres…

Je lisais deux nouveautés dernièrement, de deux auteurs que j’apprécie beaucoup, mais pour des raisons différentes: Jacques Côté et Jacques Poulin. Or, tous les deux ont puisé aux même sources: la révolte des Métis de 1885… Gabriel Dumont, Louis Riel, la survie de la nation francophone d’Amérique… Ont-ils la même liste de réservations à la bibliothèque? Ont-ils dû attendre les documents l’un à la suite de l’autre? Vases communicants des idées, des thèmes. Fascinant d’imaginer, à quelques rues de distance, les même mots écrits (Gabriel Dumont, révolte, Métis, la route…) pour deux romans différents, chacun dans sa bulle, mais si proche dans le thème et dans l’âme.
Bon, je ne sais pas vraiment pour l’âme, mais je ressens chez les deux auteurs une même sympathie, un même sentiment face à l’histoire des Métis, un peu notre histoire: désir de partager, de rendre vivant à la mémoire, désir de corriger l’histoire.

Dans le roman de Jacques Coté, on est campé dans le passé, dans la peau du docteur Villeneuve, jeune officier de l’armée envoyé combattre la révolte des Métis. Partagé entre ses convictions politiques et ses obligations envers ses supérieurs, Villeneuve découvre une pays tout aussi déchiré autour de lui: villes nouvelles bruissantes de bourgeois et de colons, et massacres d’autochtones et de bisons, pauvreté et famine des premières nations. Les extraits des traités passés entre la Reine et les Indiens sont éloquents: on a un choc culturel et viscéral en les lisant, ils remettent en contexte les relations de l’époque entre les autorités britanniques et les autochtones et les métis.

Les carnets de l’aliénistes sont très bien documentés, inspirés. J’ai ressenti le pénible périple du voyage en train, dans le froid, la boucane et les étendues sauvages de l’ouest, longue traversée vers l’inconnu et la guerre. Officier de ses compatriotes francophones sympathiques à la cause des rebelles, mais soumis aux ordres des généraux britanniques qui doivent mater la rébellion, Villeneuve tente de demeurer intègre à ses propres valeurs. Ses dilemmes deviennent les nôtres, actuels, parfaits reflets du malaise qui règne quand on pense aux relations entre nos gouvernements et les premières nations.

– à suivre –

Vers Les cahiers noirs de l’aliénistes, chez Alire

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