Faire le plein de lecture, quand on tombe dans une bonne talle, prive de sommeil mais nourrit les rêves. Bref: mon balcon est d’une fraicheur parfaite pour lire en soirée, quand il fait trop chaud pour être dans le salon à regarder la TV.
Je me suis plongée dans La mémoire du lac avec un sentiment d’anticipation agréable: mélange d’attentes et de confiance envers une voix qui me devient familière… Je n’ai pas été déçue. Le récit très habile m’a transportée dans un univers à la Stephen King: mélange de réalisme cinématographique et de forces surnaturelles. Le sort s’acharne sur le personnage principal : accident, deuil, séparation… Chaque fois, plausible, normal, juste un autre coup du sort qui tombe sur un gars normal, ordinaire, forcé de se débattre et de survivre… jusqu’à ce que la réalité se trouble, et que chaque élément (au demeurant un peu glauque) se révèle avoir à sa source quelque chose de plus grand, de plus noir. Magie amérindienne, fou du village, enquête policière: les éléments s’accumulent, naturellement emboités les une contre les autres, liés par ce fil: le lac, et la mémoire de ceux qui habitent ses rivages. J’aime le style transparent, le récit efficace, simple, cette clarté qui permet une grande complexité dans l’histoire, sans qu’on se perde dans les détails compliqués d’anecdotes déconnectées. Le lecteur a une petite longueur d’avance sur le protagoniste, mais la fin vient redonner la part du lion aux personnages. Bon alors ça y est, oui, je suis une « fan »! Je me sens chez moi dans cet univers de forêt, de vie de couple saisissante de réalisme et de fatalité qui nous tombe dessus pour des raisons venus de passé à moitié oublié.
Très belles scènes d’hiver: la camionnette qui vire sur le lac, la glace sur l’eau, le village sur la côte hors de vue… Et puis la tempête, en auto, ce retour interminable sous trop de neige. Bonne atmosphère sur le rivage aussi, plus tard, l’été, quand après une promenade en canot il y a un manoir abandonné, avec une salle de bal inutilisée, éclairée par un soleil trop chaud. Ah… Quand il s’agit de mettre à l’épreuve les pauvres humains que nous sommes, les forces de la nature sont tellement proche des esprits et des dieux…
Parlant de dieux, Anansi boys de Neil Gaiman est l’histoire des fils d’Anansi, le dieu araignée auquel toutes les histoires appartiennent.
Une histoire rigolote, un sens de l’humour british, un fantastique qui mélange merveilleux et vieilles légendes africaines, chansons et séduction. Allers-retours entre la Floride et Londres, entre la pluie et le soleil. Alors, à lire avec le coeur léger, sous un soleil d’été… en vacances.
Un homme banal découvre à la mort de son père que son père était un dieu et qu’il a un frère, lequel a hérité des pouvoirs paternels. Son frère répond à son appel et lui rend visite, mais un frère tout puissant peut devenir embarrassant, surtout s’il s’installe une chambre magique dans votre placard, s’il découvre que votre patron est fraudeur et s’il trouve votre fiancée de son goût…